Pic d’or : vers la fin du cycle minier mondial ?

Alors que l’incertitude économique mondiale s’intensifie, l’or connaît une nouvelle envolée historique. En 2025, son prix a grimpé de plus de 50 %, franchissant pour la première fois le seuil symbolique des 4 000 dollars l’once. Un record qui reflète à la fois la peur des marchés, la recherche de valeurs refuges et une réalité géologique implacable : les réserves mondiales d’or s’amenuisent.

Des réserves limitées et un stock presque entièrement exploité

D’après les estimations croisées du World Gold Council et de l’U.S. Geological Survey (USGS), environ 216 000 tonnes d’or ont déjà été extraites dans l’histoire humaine. Il ne resterait qu’environ 64 000 tonnes de réserves prouvées et économiquement exploitables dans le sol. Autrement dit, près des trois quarts de l’or mondial sont déjà entre nos mains.

Si tout l’or jamais extrait était fondu, il formerait un cube de 22 mètres de haut — la taille d’un petit immeuble. Les réserves restantes ne représenteraient qu’un cube de 15 mètres, image saisissante de la rareté croissante du métal jaune.

Une ruée vers l’or nourrie par les tensions géopolitiques

Cette rareté alimente sa valeur refuge. Face à un dollar affaibli, à l’inflation persistante et à l’instabilité internationale, les investisseurs se tournent massivement vers le métal précieux.
La Chine et plusieurs puissances émergentes ont d’ailleurs commencé à diversifier leurs réserves, délaissant les bons du Trésor américain au profit de l’or, surtout depuis les sanctions occidentales contre la Russie en 2022. Ce mouvement amplifie la demande mondiale et tire encore les prix vers le haut.

Un secteur minier en transition

Les deux tiers de tout l’or extrait l’ont été depuis 1950, stimulés par les progrès technologiques et la demande industrielle d’après-guerre. Mais aujourd’hui, les gisements à forte teneur s’épuisent et les coûts d’extraction augmentent. L’industrie aurifère entre donc dans une phase de rendements décroissants, où chaque once supplémentaire coûte plus cher à produire.

Pour maintenir la production, les compagnies minières misent sur le recyclage et sur les innovations technologiques destinées à améliorer les taux de récupération. Par ailleurs, la hausse des prix rend désormais rentables certains gisements plus profonds ou de moindre qualité, relançant les efforts d’exploration.

Un métal au cœur de l’économie mondiale

Sur l’ensemble de l’or extrait, 45 % se trouvent dans les bijoux, 22 % sous forme de lingots et de pièces, et 17 % sont détenus par les banques centrales, qui y voient une couverture stratégique contre les crises monétaires. L’or conserve également un rôle essentiel dans la technologie, notamment dans l’électronique et l’aérospatiale.

Vers un nouvel âge de l’or ?

Si le monde s’approche peut-être d’un pic de production aurifère, la hausse des prix et la tension géopolitique redonnent une vigueur inattendue à ce métal millénaire. L’or reste un symbole de sécurité, de richesse et de puissance — mais aussi un rappel que les ressources naturelles de la planète ne sont pas infinies.

Voilà pourquoi, LIESI a fait un résumé de la situation dans cet article publié sur Gladio Veritatis.

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